UTOPIE
CONSTRUITE

Signalétique de la nouvelle École Nationale
Supérieure des Arts de la Marionnette
Charleville-Mézières – 2016 à 2018

Quelques notes pour compléter ces photos. Il semble important ici de préciser le contexte très particulier du projet.
En effet, ce vaste chantier signalétique ne constitue pas au départ une commande mais une proposition de Fabrication Maison pour palier à l’absence initiale de signalétique dans les lots de construction du bâtiment.
Jean-Marc Bretegnier, dans le cadre de sa résidence à l’Institut International de la Marionnette, élabore en lien étroit avec le directeur, Éloi Recoing, et l’équipe de l’Institut, un chantier atypique, graphique, social et pédagogique, pour la conception et la réalisation de la signalétique de la nouvelle École Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette. Se retrouvent ainsi associés autour du chantier trois centres de formations de Charleville-Mézières et trois formations supérieures artistiques du Grand Est : l’ANRT de Nancy avec Corentin Noyer, en post-diplôme, qui oriente son projet de recherche autour d’un caractère « marionnettique », les Arts-Décoratifs de Strasbourg avec Camille Drai, fraîchement diplômée, qui s’attèle à la scénographie du projet et le DSAA design graphique de Chaumont avec les élèves de la promotion 2015-2017 qui ouvrent une recherche autour de l’identité de cette signalétique.
Les formations locales sont associées dès le départ et œuvreront quant à elles sur les chantiers de réalisation, en peinture, bois et métal.

Tandis que l’École est en cours de construction, le chantier signalétique démarre ainsi à Chaumont, avec deux workshops en mai et octobre 2016 :
deux semaines de recherches vastes sur le signe et sa manipulation, point de convergence des arts graphique et marionnettique.

À ce stade du projet, l’état inachevé du chantier et le manque de temps d’analyse face à l’ampleur du bâtiment transforment ces workshops en laboratoire de conception plus qu’en réponse définitive fonctionnelle.
Ce n’est qu’au cours de l’année 2017, avec Camille Drai et Corentin Noyer, désormais stagiaires auprès de l’Institut, que le scénario signalétique se précise.


Après analyse des espaces et des circulations, des principes se dégagent et une typologie s’affine. Face à la complexité du bâtiment, nous proposons, contrairement au découpage initial des architectes, de rediviser le bâtiment en trois grandes parties, A, B, C, qui constituent les grands pôles de l’École. Ensuite, un second système d’orientation dans chaque partie permet d’arriver à destination.

Un sommaire général à l’entrée du bâtiment oriente vers l’une ou l’autre partie.
Ensuite, des panneaux directionnels permettent tout autant de confirmer dans quelle partie de l’École on se situe que de « flécher » les espaces désirés.

Dans chaque partie, un sommaire « zone » permet de rappeler la « distribution » de chaque grande partie, A, B et C

Enfin, chaque porte est peinte par un pochoir (contrainte intégrée dès le départ à la création du caractère), indiquant chaque espace in-situ.

Le caractère pensé par Corentin Noyer s’articule autour de la manipulation typographique cette fois-ci, basé sur neuf « épinards typographiques », neuf signes qui lui permettent de construire l’ensemble de l’alaphabet.
Cet assemblage des lettres permet d’anticiper la contrainte pochoirs tout en permettant un caractère en mouvement perpétuel : en effet, avec un système de 3 fûts mouvants (un fût vertical, un second orienté à 15° et un troisième à 25°), l’alphabet se renouvelle sans cesse. Les lettres à oblique sont particulièrement concernées par ces manipulations.
Le mot marionnette, avec son « M » et ses deux « N », devient emblème de ce jeu.


Le caractère constitue logiquement l’outil majeur de cette signalétique. Des rapports d’échelle sont pensés entre les différents éléments et les variations de lettres sont intégrées à la logique fonctionnelle du bâtiment, un rapport s’établissant entre les étages et les variations typographiques.

C’est ainsi un système complet qui a été pensé autour de cette signalétique. Pour le moment, seule une première partie a été réalisée, la suite est en attente.

Un projet en partenariat avec l’Institut International de la Marionnette (Charleville-Mézières),
l’ANRT (Nancy), les Arts Décoratifs (Strasbourg), le lycée Charles de Gaulle (Chaumont),
les centres de formation (Charleville-Mézières),

et avec le soutien de la Drac Grand Est,
du Signe, centre national du graphisme,