MURMURES GRAPHIQUES

Favoriser d’autres LECTURES DE LA VILLE.
Comment ensemble concevoir des murs qui donnent à voir autre chose que des images commerciales ?

Donner à voir à l’échelle du quartier des murs mis en paroles et en images,
entièrement réalisée avec les habitants.

Marquer le territoire AUTREMENT.
Développer un imaginaire urbain.

Concevoir des « surprises urbaines »,
en AFFICHANT les créations graphiques sur les MURS du quartier
et en exposant les productions en relation avec les lieux.

Se ré approprier l’espace public ENSEMBLE.

Voici quelques murs, quelques murmures.
Tous participatifs, démarches collectives,

qui démarrent avec des ateliers d’images et de mots.
Puis guidés par les passeurs d’images, les participants composent,
et participent à la réalisation des fresques.

FRESQUE COLLÈGE FLORA TRISTAN

Création d’une fresque participative sur un mur du toit du collège.
Quartier Saint-Blaise (Paris) – Juillet 2020

LES 4000 ARÔMES

Création d’une fresque participative sur le mur d’un potager urbain.
Cité des 4000 (La Courneuve) – Juin à septembre 2018 

Les 4000, un quartier emblème de la Courneuve qui se restructure depuis quelques années. Fini les grandes barres sans fin, il faut laisser place à un nouvel urbanisme, plus humain, plus bas. C’est donc tout naturellement que la question du jardin mais aussi du potager a germé dans l’esprit des habitants et de Seine Saint-Denis Habitat.
Reconquérir, refleurir, faire vivre à nouveau les petits espaces délaissés – interstices urbains.
Un bout de « pelouse » au pied d’un immeuble,
Un petit groupe d’habitants bénévoles se met en action,
Et bientôt, un jardin potager bourgeonne derrière une haie d’arbustes.

Pour faire rayonner ce projet, renforcer l’équipe de jardiniers … le cultiver de manière intergénérationnelle, nous avons associé les enfants du quartier à un projet de fresque murale.
Le potager s’ouvre, aux artistes et aux artistes en herbe.
Ensemble nous avons conçus une série de totem de fruits et de légumes pour habiller le mur.
Pendant une semaine chacun est venu jeune et moins jeune pour donner son coup de pinceau et ainsi la fresque a pris forme.
Et pour essaimer davantage, pour fêter ce petit bout de jardin, nous l’avons inauguré tous ensemble en sérigraphiant des totebags aux couleurs de la fresque.
Ensemble nous pouvons cultiver, pour que s’épanouisse ce petit coin de verdure – pause, respiration dans ce quartier des 4000 qui passe définitivement du gris béton à une nature réjouissante.

Fresque réalisée dans le cadre du projet de rénovation urbaine et soutenu par
Seine-St-Denis Habitat & l’Unité Territoriale de Rénovation Urbaine

SOUVENIRS DU PILE

Création d’une fresque participative sur le mur de la place Faidherbe.
La Condition Publique – Quartier du Pile (Roubaix) – juin 2016

Le quartier du PILE tient son nom de Pisre qui signifie monticule, tas.
Il paraitrait qu’à l’époque des romains les habitants et les romains, eux-même, venaient se servir dans ces PILEs de pierres. Chacun venant chercher la pierre qui ferait tenir l’édifice. En 2016 les habitants viendront à leur tour apporter leur pierre pour que les PILEs renaissent. Plus question de cailloux mais de souvenirs, de totems à superposer, emPILEr dans le cadre de la place Faidherbe.

Pour notre dernière intervention avec la Condition Publique nous avons décidé de faire un petit clin d’œil au quartier en proposant une pile de souvenirs et d’objets propres aux habitants de ce quartier. Suite à des ateliers menés en amont nous avons réalisé ces totems, ces empilements de la ville à la fois bancale, incongru, comique et poétique…
Dans un second temps, en lien avec le Labo des histoires, nous avons fait écrire des poèmes aux habitants à l’intérieur de ces formes. Après les piles de pierres (origine du nom du quartier), les rêves, les souvenirs, les envies se sont empilés pour offrir une autre image du quartier.

Il faut superposer, accumuler, réunir, assembler et que la PILE reste debout !

Trier, organiser, tenir l’équilibre.
Récolte, des mots, des images, du matériel.
Inviter à la réalisation.

Projet réalisé dans le cadre du Festival PILE AU RDV / festival d’art de la rue
porté par La condition publique

VOIX DU MONDE, VOIX MATERNELLE

Création d’une fresque participative sur le mur de l’entrée du CÈDRE
Le Secours Catholique (Paris 19e) – Juin 2018

Qu’est-ce que l’on emporte avec soi ? Qu’est-ce qui reste quand on part ?
Bien souvent une langue, un souvenir, un objet, un petit gri gri qui est là pour nous aider… tenir le coup.
À l’invitation du Secours Catholique, nous avons imaginé une fresque pour l’entrée du CÈDRE, centre qui vient en aide aux migrants.

En lien avec la fête de l’été, nous avons travaillé autour des langues maternelles pour monter la richesse des hommes et femmes accueillis dans le centre.
On parle souvent de langue maternelle, celle que transmet la mère à l’enfant.
Par le biais de langue, se transmettent les traditions, les souvenirs et ainsi chacun se constitue homme ou femme avec son histoire et son héritage.
Se remémorer un souvenir d’enfance, arriver à le raconter – exercice parfois douloureux.
Un participant se lance, il commence à raconter la recette qu’il aimait faire avec sa maman en rentrant de l’école.
Alors, de l’écoute puis de l’échange les souvenirs reviennent, on ose – on prend même du plaisir à se remémorer, à dire en mots ou en images un bout se son histoire.
Les images, et les mots aussi parfois, se rencontrent et résonnent.
Les participants sont invités à écrire dans leur langue maternelle leurs histoires, Graver sur ce mur des souvenir comme une empreinte – une richesse à partager.
La fresque créée collectivement : nous pouvons fabriquer ensemble une grande histoire, à l’intérieur de laquelle chacun garde son identité – son histoire intime.

Projet réalisé dans le cadre de la fête du CÈDRE,
Centre d’entraide dédié aux demandeurs d’asile et aux réfugiés / Secours Catholique-Caritas France

LA SYMPHONIE DU TEMPS

Création d’une fresque participative sur le mur de la cour de promenade.
Maison d’arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis) – Juin à septembre 2015

« Dedans », « Dehors »
« Regarde, on est des artistes ! »

« Dehors » le temps file.
À l’intérieur, le temps se détraque, il court parfois, puis ralentit sa course, insaisissable.
« Dehors », les chèvres noires broutent tranquillement l’herbe tandis que dedans, les détenus marchent dans la « cour de promenade ».
Entre le dedans et le dehors, un mur de bleu se forme à coups de pinceaux.
Il faut comprendre ce temps qui fuse, cette « Symphonie du temps. »
Sur ce mur de bleu le temps vole : les clefs ailées s’enfuient vers les tropiques, elles survolent les mers et les montagnes, traversent les barres de fer et les fils barbelés vénéneux.
Et soudain, c’est la liberté, un espace libre.
Les odeurs de fleurs, de soleil et d’eau salée envahissent les murs de la prison qui s’évaporent au charme de cette liberté nouvelle.
Plus de murs, que des images, des évocations, des signes infinis.
Alors le temps se moque : Des oiseaux-accordéons continuent leur migration, une moto-guitare vrombit.
Mais tout autour le temps plane, il stagne presque, comme dans des rêves éveillées : un visage souriant aux contours de fleurs laisse apparaître ses verrous fermés.
La fresque ne transformera pas les murs en nuage ou en montgolfière.
Mais elle est le produit d’une participation active et réfléchie.
Faire quelque chose de ses mains, ce qui manque tant aux détenus interrogés.
Peindre, fabriquer, travailler sont déjà une reconquête de soi, une façon de ne pas s’effacer à l’intérieur des murs.
Par le dessin, l’image, les couleurs, une expression, intime ou non, vient s’imprimer de manière indélébile sur des murs autrefois gris et ternes.
Des mots qui semblent parfois creux, vides de sens, ou au contraire lourds, chargeant avec eux une farandole de souvenirs s’incarnent dans des couleurs et des formes.
La liberté, la légèreté, le souffle du temps, l’horizon lointain d’une famille qui attend, qui sourit.
« Dehors » le ciel reste ouvert, « dedans », les portes fermées, mais une soif de vivre qui conquiert les murs.
Marie Testu

Projet réalisé dans le cadre d’un atelier de pratique artistique
et avec le soutien de la DRAC Ile-de-France – SPIP Seine Saint-Denis

SOUS LES PAVÉS, LA PLAGE !

Création d’une fresque participative sur le mur du centre sportif  Louis Lumière
Quartier des Portes du vingtième (Paris 20e) – Juillet 2015

Un objet, ça ne marche jamais seul. Il y a toujours son ombre pas loin.
Ombre et objet, ces deux là font la paire. et dans le quartier, des objets, il y en a.
Alors des ombres, je ne vous dis pas.
L’ombre, c’est l’objet, et pourtant, pas vraiment.
Déjà, pour un même objet, il y a un sacré paquet d’ombres.
Et puis l’ombre, elle ne ressemble jamais parfaitement à l’objet.
L’ombre serait plutôt image de l’objet. Pas vraiment réelle donc déjà un peu imaginaire.
Avec les enfants, on s’est mis en quête. On s’est dit qu’on allait voir dans le noir.
On a exploré les ombres du quartier, regardé de plus près ces formes biscornues et soudain, nos yeux se sont habitués à l’obscurité et on a vu.
Des animaux, des objets, des personnages à grands bras, des oiseaux exotiques, des montagnes, des arbres, des chimères.
Tout un univers s’est dévoilé.

Projet réalisé dans le cadre des activités d’été avec les jeunes Fabriquants de St-Blaise
et avec le soutien de la Région-Ile de-France et la ville de Paris / DJS